Pouvoir dire…

suite en vers libres

Dans la pénombre sèche
La marque de mains sur le mur
Derniers mots rythmés à l’œil du corps
(tout se dit
tout s’entend)
La vie se meurt à l’étal des doigts

Éponger la peau bistre
À tue-cœur dans le compte à rebours
Veines secondaires comme des coulées d’encens
Et un ciel de lessive qui révèle son parallèle
(plus rien ne se dit
plus rien ne s’entend)

Je suis sans murmure
Ma voix s’arrête
Mon sang se tait
À l’écoute de ton silence
Mes doigts tiennent
L’absence qu’il reste

Surface lisse de tes paupières
Barricadées sur ta vision
D’un papillon qui ne scande plus
Le tempo du pouls
(derme transi
cou brisé)

Je multiplie mes regards au monde
Quoi faire de tous ces chemins de traverse
Tandis que ton île rétrécit
Et m’empêche de te suivre
Jusqu’à ce petit cerne
Au fond du puits

****

Mots, mots, mots à dire
Que jamais ne s’éteigne
L’œil du corps à entendre
Sa merveille
Et l’autre qui l’habite
À s’en réjouir
Vivre, que vivre
À la trace du présent
À la suite du verbe
À la reprise qui naît.

 

5 réflexions sur “Pouvoir dire…

  1. Vraiment, c’est un très beau texte. Nous sommes en synchronicité sur le thème et sur la mise en ligne. Courage ! Dites-vous et j’en suis convaincu que les liens d’amour persistent après la mort qui n’est en fait qu’un seuil franchi. Nos parents, nos ancêtres, nos amis disparus continuent de vibrer à une haute fréquence, à un autre rythme, mais ils nous suivent. Dans mon cas, mon conjoint se manifeste vraiment en cognant à certaines heures sur deux meubles. Ça devient presque un rituel. Prenez bien soin de vous. Cordialement, Denis

    Aimé par 2 personnes

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