suite en vers libres
Le temps pénètre Les mots de sagesse Tel une panse universelle Où reposer Afin que tout s’éclaire Avant de manœuvrer Les agrès de la liberté Mais le grand bruit du monde (griffure assourdissante) Broie son roc de sable Fouette un orage écarlate Foudroie la sur-vie Et épouvante nos voiles En vertiges de sang et de larmes Tu as dressé le bras (qui enfle, puis qui vacille) Les autres t’ont regardé tomber Ta soif d’hommes s’éteignait Tu n’attendrais plus La promesse de l’aube Ni les indices sur l’ardoise Je t’entends de là-haut Pleurer ta douleur Les poches lourdes de vie vaine (voyage terminé) Sachet d’os pendu au cœur Berge qui tangue et roule Sa marée fêlée S’accroche à des lèvres hors-ligne Un paradis périmé Au coin du miroir Qui, quoi croire? Comment à nouveau? Horizon, montagnes et versants Fleuves, navires et halles Un long sommeil pousse Chaque tempête au bras de chacun Il faut relier nos âges à nos peaux Il faut unir nos regards Jusqu’à l’eau lointaine On dit qu’elle pardonne Qu’elle instruit Et qu’elle reconstruit (la terre tourne, c’est vrai).
NDLR (Vève): à la mémoire de Samuel Paty (1943-2020).
« La promesse de l’aube » – mots empruntés à Romain Gary.
Bon matin, Geneviève,
Texte très émouvant. J’ai adoré ! Bel hommage à cet homme qui nous a quittés pour avoir cru à la liberté d’expression. Paix a son âme. Souhaitons que sa perte ne soit pas dépourvue de sens.
Bisous,
Gabrielle-Sylvie
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On se doit d’être bouleversé par la violence de ce geste et la « radicalité » des croyances…Merci de nous appeler à la réflexion.
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