suite en vers libres
Un texte intime en cette « Journée mondiale de la prévention du suicide ». De coeur avec celles et ceux que l’épreuve touche.
La dérive est venue Le fil a cédé Tendu et trop cassant Dans son cri Échoué au temps Rétréci Absent Écorché à se saigner Loin des yeux Loin des oreilles Loin du cœur De l’autre part Cet ailleurs Insupportable et noir À étouffer la vie À effacer l’éclat À refuser le jour À ne rien dire À ne rien faire De désespoir D’être À se jeter de l’âme Du plus haut ~ Interminable escarpement Dont l’écho Vrille encore De ta voix éperdue Ignorée Impuissante Incomprise Décalée de tes jours Et de leurs heures Désertées. Enfin, plus facile À dire Que faire Quand l’épouvante Quand le cauchemar – Souffrance Chagrin Dégoût Que sais-je? – Arrache le cœur À son écrin sacré À son riche relief À son feu de vie Mais que tu ne sais pas Mais que tu ne peux pas Embrasser Et qui te lâche Dans ses débris Comme un plat de restes Pourris Jusqu’à l’indicible Bascule inexplicable Tu franchis le pas Fatal Il t’emporte ~ L’irréversible Où tu t’enfermes Sans attendre L’arrivée du jour Un seul de tes jours Tandis que mes pas vers toi Du plus loin de moi Dans l’or de ma nuit (Mirage de soif et de souffle) Viennent, partent Reviennent, repartent Piétinent mes murs immobiles Où je patiente Où j’espére Parmi les grappes de fruits et Les bouquets de fleurs Laissés par tes amis Dans le fol espoir Que le voile se lève Et que tu ressurgisses À la limite de ta voix éperdue Ignorée Impuissante Incomprise. Le voudrais-tu? Le pourrais-tu? Enfin – oui Tu es revenu De cet ailleurs De cet autre part Dans le sillon Des vents de sable Qui m’ont fait te porter Dans le sillon Des vents de chair Qui m’ont fait t’enfanter Ravine creuse Ouvrière de vie Où se mirent Des serpentins de blé (Tes cheveux blonds) Des saillies de ciel d’été (Tes yeux bleus) Et où s’entend Une voix La tienne Celle d’ici Et ses mots de plus À dégager Le gravier de ton silence À faire rouler Le cœur de ton sang À te faire voir Enfin – oui Le refuge De mes bras À ton point de retour.
À mon fils.
Merci de ce partage Geneviève. J’en suis très émue.
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Un texte sensible, émouvant. Merci Geneviève.
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Texte d’une grande sensibilité, les mots choisis expriment tellement l’intensité du vécu. Très touchant !
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Allo Geneviève,
Tellement un beau texte… Je suis sans mots, je suis émue. Merci, Vève.
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Ouf, Geneviève. Les mots me manquent.
Affectuesement. F.
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Texte puissant, sensible à fleur de peau et porteur d’espoir
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Merci pour la visite et l’écho du ressenti!
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